– Marcelle Plourde
– 55 ans
– Habite à Blainville
– Chauffeure de camion semi-remorque depuis 25 ans

«Les gens seraient surpris d’apprendre le nombre de chauffeurs qui ont des diplômes universitaires, mais qui font ce métier à la place», explique Marcelle Plourde, chauffeure de camion semi-remorque depuis 25 ans et enseignante en transport routier depuis 18 ans. «J’ai enseigné à des gens tellement différents. J’ai déjà eu des médecins et même un prêtre!», s’exclame-t-elle.

Il existe en effet de nombreux préjugés quant au métier de camionneur, mais dans les faits, il s’agit d’un métier d’aventure avant tout, selon les dires de Mme Plourde.

«On n’est jamais à la même place, on ne voit jamais les mêmes paysages, on ne rencontre jamais les mêmes personnes. Ce n’est pas un travail routinier. Quand on est sur la route, chaque jour est différent», précise-t-elle.

Savoir faire sa place

Lorsqu’elle a choisi ce métier, il y a 25 ans, Marcelle n’a pas pu compter sur l’appui de son entourage, qui ne comprenait pas son besoin d’aventure, de défi et de liberté.

«Si j’avais écouté tout le monde, je ne serais pas là aujourd’hui… C’est un défaut et une qualité de ne pas écouter les autres, mais sur ce point, je me félicite de n’en avoir fait qu’à ma tête. Ça m’a permis de faire ce métier qui est devenu une véritable passion», poursuit la femme originaire de la ville de Québec.

Bien qu’à ses débuts, Mme Plourde a essuyé de nombreux commentaires du genre «Ta place est devant le four» et s’est fait traiter de «voleuse de job», aujourd’hui, les femmes sont beaucoup plus acceptées dans le milieu.

D’ailleurs, Marcelle confirme que les femmes sont souvent plus méticuleuses que les hommes. Ainsi, les employeurs adorent en avoir dans leur équipe. Et pourtant, rares sont les femmes qui choisissent ce métier, encore aujourd’hui.

«Beaucoup de femmes pensent que ce n’est pas quelque chose qu’elles peuvent faire. Pourtant, ça ne prend pas de la force physique pour opérer un véhicule lourd, mais une tête sur les épaules», précise-t-elle.

En fait, pour être un bon conducteur de camion, ça prend «une énorme patience, du sang froid, de la débrouillardise et une âme solitaire», selon les dires de Marcelle.

Un métier indispensable

L’enseignante rappelle d’ailleurs que tout ce que l’on possède et tout ce qui nous entoure a nécessité un transport par camion, donc l’emploi d’un chauffeur professionnel.

«On n’y pense pas, mais c’est un métier indispensable. Même si la marchandise est arrivée par avion, par bateau ou par train, elle ne se rend pas pour autant chez le client. C’est nous qui allons la chercher dans les aéroports, les ports ou les gares», précise-t-elle avec fierté.

Marcelle Plourde conseille d’ailleurs à toutes les femmes qui ont le goût de l’aventure de ne pas hésiter à opter pour le métier de chauffeure de camion 18 roues, qui est «le plus beau métier du monde!»

«Si j’avais le choix, je ne mens pas, je referai exactement la même chose – même s’il y a eu des moments plus difficiles – parce que c’est en persistant qu’on arrive à ses fins», conclut-elle.

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