13 ans et plus

Comment réagir à l’éveil amoureux de son ado?

Comment réagir à l’éveil amoureux de son ado?

  Photographe : Anne Villeneuve

13 ans et plus

Comment réagir à l’éveil amoureux de son ado?

Les enfants grandissent si vite… Quand notre «bébé» tombe amoureux (se) pour la première fois, il y a de quoi être déstabilisée. Quelle est la bonne attitude à adopter?

«Les quelques fois où mon garçon a mentionné le prénom de Juliette, il devenait à la fois gêné et excité», raconte Andrée, 40 ans. Elle se doutait bien que son fils de 14 ans était en train de s’éveiller à l’amour, mais chaque fois qu’elle essayait de le faire parler, silence radio.

En écoutant mon amie Andrée, j’ai songé à mon garçon. Dans six ou sept ans, ce sera à mon tour de voir les joues de mon fils rougir à l’évocation d’un prénom. Mon tour de lancer des perches dans l’espoir d’obtenir des confidences.

«Alors que certains ados n’auront aucun problème à s’ouvrir à leurs parents, d’autres auront tendance à vivre leurs premiers émois plus secrètement, dit la sexologue et psychothérapeute Geneviève Marier. On peut quand même tenter d’ouvrir la discussion, par exemple en disant à notre ado qu’on a l’impression qu’il vit telle chose et qu’on est là s’il veut en parler. L’important est qu’il sente que ce qu’il vit nous intéresse et qu’on ne le jugera pas.»

Banaliser ce que vit notre ado, être moralisatrice ou intrusive aura pour effet d’éroder notre lien. «C’est l’erreur que j’ai commise avec mon fils, reconnaît Andrée. Je lui posais sans cesse des questions auxquelles il ne voulait pas répondre. Je le faisais parce que je ne souhaitais pas être mise à l’écart. Et aussi, j’avais des craintes. Qu’il se fasse briser le coeur ou qu’il en brise inconsciemment. Qu’il ait des comportements sexuels inappropriés, voire risqués.»

La hantise de tous les parents. La mienne en tout cas. D’autant qu’on nous laisse croire, souvent dans les médias, que la sexualité des ados est complètement débridée, précoce ou carrément pornographique. J’ai donc été plutôt soulagée à la lecture d’un rapport de sexologues de l’UQAM, La sexualité des jeunes Québécois et Canadiens: regard critique sur le concept d’«hypersexualisation», qui concluait que la sexualité des jeunes était plutôt conventionnelle. Et d’apprendre par cette enquête québécoise parue en 2011 sur le comportement sexuel des 14 ans et plus que seul un jeune de 15 à 24 ans sur cinq avait eu sa première relation sexuelle avant 15 ans.

Mais de quelle manière aurait-on aimé que nos parents réagissent devant nos premières «montées de sève»? «C’est en me posant cette question que j’ai réalisé que tout ce dont mon fils avait besoin, c’était de sentir ma présence et mon amour pour lui. De sentir aussi que je lui faisais confiance, dit Andrée. Je lui ai parlé de notions importantes pour moi, comme le respect et les comportements sécuritaires, mais j’ai cessé de le harceler avec mes questions et je me suis concentrée sur notre relation afin de m’assurer que l’on continue de partager de beaux moments.»

«Et il ne faut pas croire que notre ado n’a plus besoin de nous, et que notre soutien et notre influence ne comptent plus, car c’est totalement faux, dit Geneviève Marier. Même s’il semble ne pas nous écouter ou s’en ficher, il entend ce qu’on lui dit et ça fait son chemin en lui. Ça l’aidera, même s’il ne le sait pas sur le coup.»

Isabelle Bergeron est maman d’un garçon de sept ans et d’une fille de cinq ans.

 

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