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La névralgie du trijumeau: une douleur réelle

La névralgie du trijumeau: une douleur réelle

Auteur : Coup de Pouce

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La névralgie du trijumeau: une douleur réelle

Pour certaines personnes, se brosser les dents ou simplement discuter entre copains peut devenir synonyme de douleur extrême. Regard sur la névralgie du trijumeau.

Tout le monde connait des épisodes de douleur dans sa vie: rages de dents, otites, migraines et crampes n'en sont que quelques exemples. Mais qu'en est-il lorsqu'on semble souffrir de tous ces maux à la fois, de façon plus ou moins régulière et de plus en plus intensément, et ce, malgré de multiples tentatives pour les guérir ou, du moins, les apaiser? Avant de penser qu'on est «fou» – ou le devenir –, un coup d'œil du côté de la névralgie du trijumeau est à envisager.

La névralgie est une douleur vive ressentie le long d'un nerf ou sur son «territoire». Dans le cas du trijumeau (nerf à trois «branches» responsable du transport des sensations du visage au cerveau), la douleur peut se propager sur tout un côté du visage, pouvant toucher la mâchoire, la joue, la tempe près de l'oreille et, éventuellement, le contour de l'œil. Méconnue mais non fatale, cette affection est cependant décrite par le monde médical comme étant l'une des plus douloureuses pour l'être humain.

Une douleur imprévisible
Les crises surviennent sans avertissement et sont parfois provoquées par le fait de toucher une «zone cible», comme l'aile du nez ou certaines dents. La douleur se matérialise sous forme de décharges électriques et peut empêcher des gestes aussi simples que de manger, se laver ou même parler. Même la sensation du vent sur la peau peut être douloureuse! Les épisodes de douleur peuvent durer de quelques secondes à plusieurs minutes, voire plusieurs heures. Ils peuvent aussi survenir jusqu'à cent fois par jour, ce qui est, il va sans dire, très nocif pour la qualité de vie des gens qui les subissent.Au Canada, on estime qu'il y a annuellement 1500 nouveaux cas de névralgie du trijumeau. Les femmes seraient un peu plus susceptibles d'en être sujettes que les hommes et 70 % des premiers symptômes apparaîtraient une fois franchi le cap de la cinquantaine. Toutefois, dans une faible proportion, les adultes de tous âges, les enfants, et même les tout jeunes bébés peuvent en être atteints.

Lorsqu'on éprouve les symptômes énumérés ci-haut, il est impératif de consulter un médecin, car la guérison ne surviendra pas toute seule. Ainsi, on pourra éliminer les autres causes possibles à nos douleurs: dents, sinus, oreilles… Si le médecin suspecte la présence de la névralgie, on devra alors consulter un neurologue afin de prendre connaissance des traitements possibles selon notre cas.

Chaque cas est unique
Chez plusieurs personnes, la médication donne de bons résultats. Cependant, certains patients développent une résistance aux médicaments ou souffrent d'effets secondaires. Une opération chirurgicale peut alors être envisagée, en concertation avec le personnel médical (neurologue, neurochirurgien) et en considérant plusieurs facteurs individuels (âge, grossesse, etc.). Chaque cas est unique et la décision finale en ce qui a trait au traitement appartient au malade.

La maladie étant encore peu connue, il faudra parfois frapper à la porte de plusieurs médecins et exiger qu'on nous fasse passer des examens complets. Certaines personnes affligées par ces douleurs se sont parfois vues traitées pour des sinusites à répétition ou encore orientées en psychologie au lieu d'être référées à un neurologue. Aussi, même si on n'obtient pas l'écoute requise lors de nos premières visites chez le médecin, on ne doit pas se laisser démonter: notre douleur est bien réelle et non imaginaire!

Tenter d'atténuer la souffrance
Outre la médication appropriée ou les interventions chirurgicales, il n'y a pas vraiment de traitements préventifs ou de recettes maison pour soulager la douleur lors d'une crise. Cependant, certaines personnes répondent bien à des traitements d'ostéopathie. Également, le fait de ne pas bouger le visage et de protéger la zone sensible peut réduire un peu la douleur. Il faut toutefois renoncer à vouloir freiner rapidement le mal, et plutôt essayer de rester calme, de relaxer et de bien respirer. Dans plusieurs cas, la douleur semble peu ou moins présente pendant le sommeil.Psychologiquement difficile, pour le malade… et son entourage
Souffrir de névralgie peut apporter son lot de conséquences psychologiques et sociales. La personne atteinte risque de devenir anxieuse, craindre de participer à des activités sociales (et si jamais une crise de déclenchait au restaurant ou pendant un sport d'équipe?), se sentir incomprise, avoir peur que son entourage doute de la véracité de ses douleurs, se sentir frustrée de ne plus parvenir à accomplir des tâches «simples», s'isoler, se sentir coupable… Une certaine impatience peut survenir envers les enfants, le conjoint… De là l'importance, tant pour la personne qui souffre que pour ses proches, de rechercher du soutien et de l'information, et de briser l'isolement.

Une précieuse ressource
En 2005, monsieur Stéphane Bourque a créé l'Association québécoise de la névralgie du trijumeau (AQNT) , laquelle offre un soutien (en français) aux personnes atteintes de cette maladie.

À la suite d'une opération réussie, il a pu parcourir le trajet de Québec à Vancouver, à vélo avec sa conjointe, afin de recueillir des fonds et sensibiliser la population. L'association offre de nombreux renseignements à propos de la névralgie du trijumeau ainsi qu'un soutien téléphonique (dispensé par des gens qui en sont atteints). Monsieur Bourque est un exemple concret qu'il y a de l'espoir et des solutions pour les gens souffrant de la névralgie du trijumeau. «Le fait de souffrir de cette maladie aujourd'hui ne veut pas dire qu'on doive se résigner à en souffrir demain», vous dira-t-il.

Merci à monsieur Stéphane Bourque (AQNT) pour sa précieuse collaboration.
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