Psychologie

Retourner à l'école à 40 ans

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Retourner sur les bancs de l'école à l'âge adulte comporte de nombreux défis. Notre journaliste nous raconte son expérience et une experte nous donne des conseils pour faire de cette aventure une réussite.

Quand septembre arrive, je suis toujours fébrile. Je conserve de vifs souvenirs de mon entrée au secondaire, de mon premier cours en journalisme, de l’entrée à l’école de chacun de mes enfants. Malgré la cohue intense que représente une rentrée scolaire, il y a un air de renouveau qui me revitalise. chaque fois.

C’est pourquoi à 40 ans, je suis retournée aux études, à temps partiel. Une folie, dans ma vie déjà bien remplie de cours de natation, de scouts, de cubes énergie et de soupers en famille. Dans mon modèle personnel de conciliation travail-famille, je devais dorénavant ajouter des travaux de session et des examens.

«Pas facile, hein?» me dit Marie-Claude, 44 ans, le sourire en coin. C’est qu’elle est passée par là, il n’y a pas très longtemps. Après quelques années à la maison, Marie-Claude, intervenante sociale passionnée, décide de faire un crochet par l’école avant de retourner au boulot. «Je cherchais quelque chose qui serait compatible avec ma vie familiale.» Quand on lui propose d’étudier la bureautique, elle plonge, après en avoir longuement discuté avec toute la famille. «Mon retour aux études a demandé de l’assouplissement de la part de mon conjoint, mais aussi de mes trois filles pour me laisser du temps libre pour étudier, explique Marie-Claude. Toutes les occasions de sortir mes livres, je les prenais. J’ai souvent étiré mes journées en étudiant après avoir couché les enfants.»

Cette conciliation demande énormément de travail et de discipline, souligne la psychologue Marie-Hélène Simard. «Ce n’est pas de tout repos de retourner aux études! On pense, un peu à tort, que nos expériences professionnelles feront de nous de meilleures étudiantes et qu’on n’aura peut-être pas besoin de travailler autant. Mais prendre des notes et mémoriser de l’information, on apprend rarement ça au travail. Je recommande à tous les étudiants adultes d’aller chercher rapidement de l’aide pour bien s’outiller face à ces défis.» Les centres d’aides aux études, qui existent dans la plupart des établissements scolaires, offrent habituellement une foule de conseils sur la préparation aux examens, la prise de note, la persévérance scolaire, etc.

Comme journaliste, la prise de notes et l’écoute active, ce n’était pas bien embêtant. Le choc que j’ai vécu fut plutôt... générationnel. Quand j’ai constaté l’âge des élèves de ma classe — et de la prof! —, j’ai un peu figé. Trop vieille, trop tard? Puis, un soir, j’ai jasé, assise sur le coin d’un bureau, avec Catherine, la vingtaine, tatouée, des idées allumées sur le monde du livre, notre sujet d’étude. Au fil de nos discussions, mes appréhensions se sont transformées en une joyeuse ouverture envers cette génération de curieux, qui m’ont rapidement démontré que dans une classe, on apprend de tout le monde, pas seulement de l’enseignant.

Marie-Claude, elle, a surtout appris à relever des défis, un petit pas à la fois. «Le cours que j’ai suivi se donnait majoritairement en anglais. Moi qui le parlais à peine, j’ai trouvé ça vraiment difficile au début. Les trois premières semaines, j’ai voulu abandonner chaque jour!» Elle s’est forcée à terminer la semaine, puis la session, puis l’année, pour enfin atteindre fièrement le fil d’arrivée.

C’est que la première session est souvent très ardue pour les étudiants qui retournent aux études. «Et malheureusement, quand ça ne se passe pas aussi bien qu’ils l’avaient prévu, les étudiants adultes sont rapidement dépassés par la situation. L’envie d’abandonner devient alors très forte, explique Marie-Hélène Simard. Il faut se donner du temps pour réapprendre ce que c’est que d’étudier. On ne devrait pas hésiter à se créer un réseau avec d’autres étudiants qui sont dans la même situation que nous. J’ai connu des étudiantes qui s’échangeaient du temps de gardiennage entre elles pour pouvoir étudier tranquilles, par exemple.»

Pour éviter un tel découragement, la psychologue propose de tenter d’abord l’expérience en ne suivant qu’un seul cours, histoire de voir si le rythme étudiant nous plaît, si on se sent bien dans le programme et qu’on a envie d’y consacrer davantage de temps. «Pour les étudiants qui ont une famille, étudier à temps partiel est peut-être un peu plus long, mais c’est parfois plus facile», suggère-t-elle. Avec trois enfants en bas âge, un cours par semaine, c’est bien suffisant pour nourrir ma curiosité, tout en me laissant assez de temps pour faire quelques brassées et des lunchs pour tout le monde. À chacune sa recette!

Julie Roy a d’abord étudié en santé animale, a ensuite bifurqué vers les sciences, les communications, puis le droit, pour aboutir... au journalisme!

 

 

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