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Ville de Trinidad

Crédits: Carolyne Parent

CHEZ LES UNS ET LES HÔTES

Dormir chez l’habitant

Vive les casas particulares, l’équivalent cubain de la chambre chez l’habitant! À La Havane, on s’installe à La Casa de Esther, propriété de la comédienne Esther Cardoso, cofondatrice du Centro de Artes Gaïa. C’est une belle maison typique, qui compte quatre chambres de style colonial et une terrasse. Ses atouts? Sa situation centrale, non loin de la Croisette cubaine qu’est le Malecón, ainsi que les leçons de salsa qu’il est possible de prendre, sur demande! (Águila 367; 30 CUC/39 $ la nuitée pour deux personnes; [email protected]) On a envie de luxe? L’hôtel Saratoga, qui a vu Beyoncé se prélasser autour de sa piscine située sur le toit, est tout indiqué! (habaguanexhotels.com)

Mangez chez le «camarade» restaurateur

Il y a deux décennies naissait le paladar. Inspiré d’un feuilleton télévisé latino, le phénomène de la table clandestine chez l’amigo fit école, de nombreux Cubains improvisant un restaurant dans leur cuisine pour boucler leurs fins de mois. Aujourd’hui légitimes, ces établissements n’en sont pas moins populaires. À La Havane, on aime La Guarida (Concordia 418) parce qu’il s’agit de l’appartement du protagoniste de Fraise et chocolat, le film qui a fait connaître la cinématographie du pays il y a 20 ans. Une autre bonne adresse, celle-là à l’ambiance familiale: La Casa, dans le quartier Nuevo Vedado. (Calle 30 No 865)

Magasinage et maridage

Le régime s’ouvrant doucement à l’économie de marché, de petits commerces fleurissent çà et là dans l’île. À La Havane, mention spéciale à Clandestina, une boutique-atelier de design fondée par une jeune trentenaire. (clandestinacuba.com) Dans un autre registre, la parfumerie Habana 1791 concocte des eaux de Cologne à la violette et autres senteurs évoquant l’ancienne colonie! (Mercaderes 156) Autour de la Plaza de Armas, des affichistes proposent de très beaux posters aux thèmes révolutionnaires. En passant, c’est grâce à la création des bagues à cigares que les arts graphiques se sont développés dans l’Isla Grande. Aussi, on admirera celle de notre puro, roulé à la Real Fábrica de tabacos Partagás (calle Industria No 520), lors du maridage. Ce rituel,qui allie un bon cigare habano, une rasade de rhum et un petit café noir, est à faire au moins une fois, et pourquoi pas sur la terrasse de la casa particular où on loge!

 

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Crédits: Carolyne Parent

 

UNE ÎLE EN ART

Les maîtres d’hier et d’aujourd’hui

Dans la Vieille Havane, inscrite au patrimoine mondial de l’UNESCO, cap sur le pavillon dédié à l’art cubain du Musée national des beaux-arts. Le coup de pinceau à la Picasso d’un Wifredo Lam et la touche Pop Art d’un Raúl Martínez sont étonnants! (Trocadero, entre Agramonte et av. de Las Misiones) Du côté de la Plaza San Francisco de Asís, direction la Galería Carmen Montilla, du nom d’une peintre vénézuélienne. Celle-ci, également mécène, a contribué à la restauration de cette superbe demeure de marchands du XVIIIe siècle, où les œuvres de jeunes artistes de son pays d’adoption sont à l’honneur. (Calle de los Oficios 162)

L’art public d’un drôle de loustic

À l’ouest de la capitale, Jaimanitas est un patelin qui, depuis 20 ans, se transforme peu à peu en un deuxième parc Güell, l’une des œuvres phares d’Antoni Gaudí, à Barcelone. Qui est derrière ce projet? Le céramiste José Rodríguez Fuster. Une fois l’embellissement de sa maison-atelier terminé, il décida d’enjoliver les façades des bâtiments de tout le village et s’y affaire depuis! (Casa-taller Fuster, angle calle 226 et av. 3)

Une ville vitrine

Coup de cœur assuré pour Trinidad! Fondée par les conquistadors, cette cité a prospéré grâce à l’industrie sucrière et au commerce des esclaves. On peut y visiter ses riches palacios Brunet et Cantero, et ses demeures pleines de charme, comme celle abritant le restaurant Sol Ananda, qui donne dans la cuisine cubano-asiatique! (Rúben Martínez Villena 45) Lorsque les guerres d’indépendance dévastèrent ses plantations de canne à sucre, Trinidad dit néanmoins adios à l’opulence. Sombrant dans l’oubli, elle conserva intact son centre historique, qui est bichonné tel un précieux artéfact depuis qu’il figure au patrimoine mondial de l’UNESCO.

SALSA, SON ET SABLE CHAUD

À Varadero, nul n’est tenu! 

La plage de Varadero est l’une des plus belles du pays, sinon des Caraïbes, mais les Playas del Este, soit les 50 kilomètres de plage qui s’étendent à l’est de La Havane, ne sont pas à dédaigner non plus. Nos préférées? Celle de Santa María del Mar, pour son long ruban de sable blanc bordé de cocotiers, ou celle encore de Boca Ciega, le village chouchou des vacanciers cubains. Psitt! Ces localités foisonnent de chambres d’hôtes! (casaparticularcuba.org)

Plonger chez la grosse Marie

Il était une fois María La Gorda, une jolie fille kidnappée par des pirates, dit la légende, puis abandonnée sur la péninsule de Guanahacabibes, tout à l’ouest de l’île. La malheureuse donna son nom à une localité qui est aujourd’hui le camp de base des meilleurs sites cubains de plongée sous-marine. Holà, gorgones fluos et barracudas d’argent! Un tuyau: il vaut mieux apporter son équipement (au moins son masque et ses palmes), car celui du Centro Internacional de Buceo est vraiment défraîchi!

Le berceau du son

À l’autre extrémité du pays, Santiago de Cuba est une véritable boîte à musique tant celle-ci résonne partout en ville! Avis aux fans du célèbre groupe Buena Vista Social Club: le guitariste Compay Segundo et le chanteur Ibrahim Ferrer, deux interprètes du son (un genre musical duquel dérive la salsa), sont nés dans les environs. Et le bar où ils se produisaient, la Casa de la Trova, existe toujours. (Heredia 206) Soulignons que Santiago a également vu naître le populaire chanteur de reggaetón (un mélange de rap et de reggae) Candyman et le rhum Bacardí!

Chaudes nuits havanaises

Torride et… tardive est la nuit cubaine! Aussi, pour frayer avec la farándula, la jeunesse de La Havane, on sort à l’heure où rentre Cendrillon. D’abord, cap sur l’hôtel St. John’s (calle O No 206) pour vibrer au son du meilleur reggaetón en ville. Ensuite, on file du côté de Miramar, à la Casa de la música (calle 20, angle av. 35), plus intime que son homologue du centre-ville, où se produisent d’excellents groupes de salsa et de son. Enfin, aux petites heures du matin, sortie côté jardin au Salón Rosado Benny Moré (av.41,angle calle 46) pour se déhancher sur de la salsa muy caliente!

 

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Ville de Trinidad

Crédits: Carolyne Parent

 

UN SÉJOUR, TROIS OPTIONS

C’est nouveau: en croisière autour de l’île

À La Havane ou à Montego Bay, en Jamaïque, on monte à bord du navire Celestyal Crystal le temps d’une croisière autour de l’île. En une semaine, on explore Santiago de Cuba, on passe deux jours à La Havane, on profite de la plage à Isla de la Juventud et on découvre Cienfuegos ou Trinidad, deux bijoux de villes coloniales. Les plus? À bord, la culture cubaine est célébrée dans l’assiette comme sur scène, et le forfait comprend une excursion à chaque escale. (cuba.celestyalcruises.com)

C’est futé: un voyage, deux destinations

On aime ces séjours deux-en-un que propose Transat à La Havane et à Varadero ou à La Havane et à Viñales, une bourgade située au cœur de la vallée du même nom, où on cultive le meilleur tabac du monde! (transat.com)

C’est le pied: la grande évasion en toute liberté

Plutôt que louer une voiture dans une île où la signalisation routière est approximative, on voyage avec Viazul, un service d’autocar qui dessert plusieurs villes d’importance. (viazul.com) On peut aussi emprunter un taxi sur de longues distances en veillant à établir le montant de la course avant de partir. Bon plan à La Havane: on se la joue star rétro le temps d’un tour de ville en rutilante T-Bird ‘58 décapotable et en portant des lunettes de soleil à la Jackie O. (oldcartours.com)

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